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qu’à la fin de leur voyage, qui a été vraiment un voyage de découvertes, les deux Américains sont convertis : le jeune homme épouse la fille de la maison, le Yankee commandite l’industrie du père, qui est sans doute un très honnête homme, mais qui ne semble pas très fort en affaires. Et la société française est vengée I

La Française fera-t-elle oublier la Parisienne ? Je n’en jurerais pas. Mais c’est que dans notre littérature l’honnêteté joue décidément de malheur. M. Brieux, qui a fait souvent preuve de dextérité, de vigueur, d’instinct scénique, a pensé cette fois que l’excellence de l’inspiration suffirait : il n’y a pas de doute qu’elle ne lui concilie chez nous beaucoup de suffrages. On se ferait scrupule de chicaner un auteur dont les intentions sont si incontestablement louables.

La Française est jouée à l’Odéon sans éclat, mais d’une manière très suffisante. »

Le dernier spectacle du Théâtre-Antoine, Timon d’Athènes, ajoutera encore à la réputation de metteur en scène de M. Gémier : l’acte qui nous montre la foule massée sur les gradins de la Pnyx est, à ce point de vue, une merveille, et vaut le voyage.

A l’Athénée, un vaudeville très gai et qui a obtenu un vif succès, le Cœur et le reste, contient des traits de comédie et nous donne à espérer que ses jeunes auteurs, MM. Jacques Monnier et Georges Montignac, voudront quelque jour élever plus haut leurs ambitions.


RENE DOUMIC.