Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 39.djvu/280

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
FIN DE L’EMPIRE AUTORITAIRE


I

Les réformes constitutionnelles n’arrêtèrent pas l’action révolutionnaire, loin de là. « Transformer chaque réunion publique, malgré l’interdiction formelle édictée par la loi, en une tribune d’attaques violentes, passionnées, contre l’Empire ; condamnés à la prison, à l’amende, revenir à la charge avec plus d’ardeur encore ; habituer le peuple parisien à relever la tête, à mettre en fuite les commissaires de police et les sbires bonapartistes ; parler à l’armée par la presse ; émouvoir, agiter les esprits sans cesse en parlant, en écrivant, en se battant, en dressant des barricades, même incomplètes, insuffisamment défendues et bientôt prises, en ébauchant chaque jour quelque nouveau complot parmi les citoyens ou parmi les soldats, dût chacun de ces complots avorter successivement : telle devait être, telle fut la tactique de tous les hommes d’action de la génération nouvelle[1]. » Ce qui était interdit en France, on allait le dire le long de la frontière. En septembre 1869, il y eut deux congrès, à Bâle et à Lausanne. A Bâle dominèrent le Russe Bakounine, l’Allemand Karl Marx, le Français Blanqui. A la majorité de 54 voix contre 4, on décréta l’abolition de la propriété

  1. Flourens, Paris livré, p. 4.