Il rayonne une ivresse impondérable autour
Des âmes. Tout est fait d’innocence et d’amour.
Les oiseaux ont de la lumière au bout des ailes.
Les fleurs brillent afin que se hâtent vers elles
Les abeilles pour qui sentr’ouvriront leurs seins,
Et guettent le retour musical des essaims.
L’orbe rouge, dardant ses flammes purpurines,
Eclabousse un troupeau dont tintent les clarines
Lointaines comme autant de grêles angélus.
Les arbres, qu’un étau de givre n’étreint plus, .
Ont des frissons vermeils quand l’aurorale brise
De baumes fécondans les sature et les grise.
Le vent frôle en jouant, d’un baiser puéril,
L’herbe où s’épanouit le triomphe d’avril.
C’est la fête des cœurs dans la gloire des choses.
La joie et la candeur semblent à peine écloses.
Les souffles printaniers, subtils magiciens,
Dissipent les torpeurs et les sommeils anciens.
L’eau des sources polit les pierres qu’elle lave.
L’Astre plus chaud libère enfin la sève esclave,
Délivre les bourgeons de leurs geôles, revêt
Les plaines de ce tendre et précieux duvet