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Union familiale l’Œuvre du grand air. On peut encore citer l’Œuvre des colonies de vacances que préside Mme Franck Puaux, et l’Œuvre du Soleil que dirige Mlle Anaïs Dumontpallier. Mais puisque nous parlons de la Ligue des enfans de France et qu’elle a fondé pour les enfans pauvres sept centres de villégiature, ne la quittons pas avant d’avoir exposé comment fonctionnent ces colonies.

Il y a deux types de colonies. Les enfans sont envoyés à la campagne et placés par petits groupes dans des familles de paysans : c’est le premier, le placement familial. Les enfans logent tous dans un même local, mis à la disposition de l’Œuvre par des amis ou construit spécialement : c’est le second, la colonie proprement dite. La Ligue des enfans de France pratique simultanément ces deux modes de placement.

La Ligue s’adressa la première année à ceux de ses membres qui habitaient au bord de la mer ou dans la montagne, et leur demanda s’ils ne consentiraient pas à recevoir fraternellement, pendant un mois d’été, quelques enfans délicats de Paris et des grandes villes. À la suite de cet appel, cinq centres furent organisés, à Malo-les-Bains, dans le département du Nord ; à Préfailles et à Saint-Michel-Chef-Chef, dans la Loire-Inférieure ; aux environs de Jonzac, dans la Charente-Inférieure ; près de Pontarlier et près du Havre. En 1903, deux nouvelles colonies furent constituées, à Villefort, dans la Lozère, et à Vertolaye dans le Puy-de-Dôme, et cette année-là, le nombre des colons fut de 260. En 1904, il était de 300. Une huitième colonie a été créée par le comité de Niort. La Ligue voudrait enfin créer une station d’hiver comme elle a des stations d’été.

Le premier centre constitué fut celui de Pontarlier. Le prix de la pension fut fixé pour un mois à 20 francs en moyenne, avec minimum de 18 et maximum de 22. Les trente-cinq premiers colons arrivèrent à Pontarlier le 24 juillet 1902, à quatre heures du matin. Tous les membres du comité, une vingtaine de jeunes filles et de jeunes gens, les attendaient à la gare. Les enfans sont conduits dans leurs demeures respectives. Et dès lors, sous la conduite de ligueurs et de ligueuses, ce sont chaque jour des jeux, des promenades, des excursions lointaines, jusqu’au lac de Joux en Suisse. À Malo-les-Bains la méthode est différente. La municipalité avait bâti, à côté des écoles communales, un somptueux bâtiment qui contenait de vastes salles de patronage.