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LA
COMTESSE DE MIRABEAU
D’APRÈS DES DOCUMENS INÉDITS

DERNIÈRE PARTIE[1]


IV. — « MADAME DU THOLONET »

En passant à Dijon, la « caravane provençale » Valbelle-Marignane s’y informa des plus récentes aventures du comte de Mirabeau. Il n’est pas improbable même qu’elle y échangea des condoléances et des complimens avec la famille de Sophie de Monnier. Le père de la jeune marquise, M. de Ruffey, avait été jusqu’en 1757 président à la Chambre des comptes de Bourgogne ; cette charge était depuis lors occupée par un de ses fils ; mais il n’avait abandonné sa magistrature que pour se consacrer aux lettres, et à la présidence de l’Académie de Dijon. À ce titre au moins, et il en avait d’autres, il méritait toute la considération de M. le comte de Valbelle, qui déjà méditait de rendre l’Académie française sa légataire. Emilie devait être fort curieuse d’entretenir sa rivale ; mais Sophie avait été renvoyée chez son mari, à Pontarlier, le 23 mars, deux jours après l’incarcération au château de Dijon de son séducteur. Quant à celui-ci, il venait précisément de s’évader ; on ne savait rien de la destination qu’il

  1. Voyez la Revue des 1er et 15 décembre 1906.