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CORRESPONDANCE

LA FIXITÉ VITALE ET L’ÉVOLUTION

Nous recevons de M. Jules de Gaultier et de M. L. Corpechot, deux lettres motivées par quelques lignes de l’étude publiée dans le numéro du 1er janvier, sous le titre : « La fixité du fonds vital et la variété des formes vivantes. »

Nos correspondans se plaignent de se voir attribuer l’opinion que le fixisme physiologique serait la négation du transformisme et de l’évolution. Telle n’est point leur doctrine. Ils ne suppriment point l’évolution ; ils en réduisent seulement l’importance : ils en font la servante de la fixité vitale. M. Corpechot a écrit que « l’évolution n’était pas le but de la vie, mais le moyen employé par la vie pour maintenir sa fixité... » On voit un principe de fixité gouverner la vie dans son évolution même. M. Jules de Gaultier a dit expressément : « Le fait même de l’évolution impliqué dans les travaux de Lamarck et de Darwin n’est point contesté par la thèse nouvelle, mais reçoit une interprétation tout autre... L’évolution des formes vivantes est un moyen employé par la vie (par la cellule) en vue de maintenir son haut fonctionnement. » Le fixisme physiologique et le transformisme morphologique « étaient deux notions acquises, considérées comme indépendantes ; » M. de Gaultier les relie par le lien de cause à effet...

« On savait, dit-il, d’une part, que la vie accuse, avec l’identité de composition cellulaire dans tous les organismes, un certain caractère de fixité ; on savait, d’autre part, qu’il existe une évolution des formes