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les plus hardies, il en concluait que, si les auteurs continuaient à écrire et les éditeurs à vendre de pareilles productions, c’est que les femmes les désiraient. Il conseillait donc de créer tout un mouvement contre la littérature malsaine, en faveur de la bonne. Si on ne voyait plus de livres immoraux ni dans les mains, ni dans les salons des honnêtes femmes et qu’ils fussent réservés à celles qui ne le sont pas et à leurs amis, ils cesseraient vite d’être à la mode. Les femmes achèteraient les livres recommandés par le Bulletin de l’action sociale ; les éditeurs les vendraient ainsi plus facilement, et par conséquent en publieraient davantage .

Ce plan fut en somme adopté entièrement. De dix-huit pages, le Bulletin fut porté à vingt-quatre et même à trente-huit. Ouvrons-en un numéro, au hasard, par exemple celui du 20 décembre 1904. Dans ses trente-huit pages, il contient d’abord la reproduction in extenso d’une conférence de M. Jules Lemaître sur l’Egalité ; puis sous la rubrique « renseignemens, » l’adresse d’œuvres féminines ; puis une chronique de l’action sociale de la femme, avec sa correspondance et le compte rendu in extenso de l’exercice 1903-1904. Suit un résumé très précis, très clair et très complet qui fait connaître l’Union des femmes chrétiennes de la Loire, son but, ses efforts, les résultats obtenus. Et c’est alors le bulletin bibliographique : il est très long et très bien rédigé. Tout d’abord les livres d’imagination, un roman de Mme Bentzon, des vers de M. de Pomairols, un roman étranger, et un roman de jeunes filles ; puis les livres de philosophie : une nouvelle édition des Pensées, une étude de M. André Baudrillart sur saint Paulin évêque de Nole, des essais de M. Besse sur la Philosophie et les philosophes, un Frédéric Ozanam de M. de Montrond, l’Histoire des persécutions du catholicisme dans l’Etat russe de M. Gondal ; puis les livres d’histoire et de géographie : de M. Ernest Daudet sur Héraut de Séchelles, et l’Emigration, de M. Gilbert Stenger sur la Société française pendant le Consulat, de M. Louis Léger sur Moscou, de M. Rousset sur La guerre de 1870-1871 ; puis les livres d’études sociales, de sciences et d’hygiène comme Corporation et syndicats de M. Fagniez ; et enfin les livres de musique et de beaux-arts, comme Gossec et la musique française à la fin du XVIIIe siècle par M. Frédéric Hellouin. À ce bulletin bibliographique s’ajoute une revue des revues, non pas seulement de la Revue des Deux Mondes ou du