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LE
MARTYRE D’UN POÈTE

NICOLAS LENAU ET SOPHIE LOWENTHAL[1]

Il semble que la partie autrichienne de la littérature allemande ait surtout attiré l’attention de la critique française : car la littérature allemande a encore ses provinces, et le même esprit ne règne pas en Prusse et en Autriche, en Souabe et sur les bords du Rhin. L’Autriche a donné à l’Allemagne, au siècle dernier, deux grands poètes, le poète dramatique Grillparzer et le poète lyrique Lenau. M. Ehrhard a écrit sur Grillparzer un beau livre, qui a été traduit en allemand. Lenau a été l’objet de deux thèses de doctorat, celles de M. Roustan et de M. Reynaud, l’une plus biographique, l’autre plus philosophique, l’une et l’autre très étudiées et très approfondies en leur genre. Précédemment déjà, M. André Theuriet avait analysé, avec sa pénétration habituelle, le génie lyrique de Lenau ; il avait même accompagné son étude d’élégantes traductions en prose et en vers[2]. Aussi n’est-ce point sur les caractères de la poésie de Lenau que nous avons l’intention de revenir ; nous voudrions

  1. Lenau und die Familie Löwenthal, Briefe und Gespräche, Gedichte und Entwürfe, mit Bewilligung des Freiherrn Arthur von Löwenthal ; Ausgabe, Einleitung und Anmerkungen von Prof. Dr. Eduard Castle ; Leipzig, 1906. — Mesalliirt, Erzählung aus dem Nachlass von Sophie Löventhal-Kleyle, mit Bewilligung des Freiherrn Arthur von Löwenthal, herausgegeben von Prof. Dr. Eduard Castle ; Leipzig, 1906.
  2. Voyez la Revue du 1er septembre 1878.