d’armée, » en avait 20 en 1649 ; médecins « chétifs, » qui ne savaient pas grand’chose.
A côté des docteurs authentiques grouillaient dans l’ombre les vendeurs d’orviétan, chiromanciens, diseurs de bonne aventure, « médecins passagers allant de royaume en royaume, » guérissant par des paroles, des sons, des anneaux ou des talismans ; pénétrant partout, moines chez les dévots, jolis garçons chez les coquettes. Les vendeurs de remèdes secrets, auxquels des arrêts périodiques ordonnaient de « vuider la capitale dans les vingt-quatre heures, » ne sont sans doute pas moins répandus ni moins achalandés aujourd’hui.
Si le Paris de 1650 comptait un médecin diplômé par 3 600 âmes, tandis que le Paris actuel en possède un pour 900 habitans ; s’il y a, proportionnellement à la population, cinq fois plus de médecins peut-être dans notre France que dans celle de Henri IV ; et si nos docteurs contemporains, bien qu’ils se plaignent d’être trop nombreux, gagnent présentement les uns trois fois, les autres dix fois plus que leurs devanciers, ce n’est pas que les malades soient, de nos jours, plus nombreux ou plus délicats. C’est simplement qu’ils sont plus aisés, et qu’ils appellent un médecin pour les soigner, au lieu de s’en remettre à la Providence, comme leurs pères, qui n’auraient pas même pu payer les médicamens, au prix exorbitant où ils se vendaient.
Sans anticiper sur le coût de la pharmacie, dont je parlerai plus tard, en étudiant les dépenses de nos aïeux, il me sera permis de remarquer ici que, pour être simple en sa thérapeutique, le « physicien » de jadis n’en était pas moins onéreux au client par ses drogues abstruses, où l’apothicaire péchait, en eau trouble, les « notes » qui l’ont immortalisé. Ce que l’on peut faire entrer de choses dans une purge ou dans un lavement, notre imagination le devinerait avec peine ; mieux vaut l’apprendre dans les « parties » des XIVe et XVe siècles.
Car le « M. Fleurant » de la comédie, au regard de ses prédécesseurs, semble moins compliqué et assez raisonnable. Il demande de 10 à 16 francs pour ses purgations, suivant qu’il s’agit d’une bonne médecine « pour hâter d’aller et chasser