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LES
RICHES DEPUIS SEPT CENTS ANS

HONORAIRES DES PROFESSIONS LIBÉRALES MÉDECINS ET CHIRURGIENS

Suivant les temps, suivant les nations, telles ou telles besognes, telles ou telles fonctions sont, à raison ou à tort, honorées ou dédaignées. Le barreau, dans la république romaine, avait un prestige dont il était dépourvu dans la monarchie française. Les charges militaires furent en Chine, jusqu’à ces dernières années, les moins prisées de toutes. Le service personnel des grands était le plus noble au moyen âge ; il a cessé de l’être dans les temps modernes. Les postes officiels, dans certains États de l’Amérique… et même de l’Europe, n’ont plus rien du lustre qu’ils ont conservé dans d’autres. Pourtant, les employés des haras ou des eaux et forêts ont plus de relief encore que les vétérinaires ou les marchands de bois.

Voici deux siècles, il n’était pas, chez nous, d’avocat qui n’ambitionnât la condition de juge ; aujourd’hui, il n’est pas de magistrat qui aille de pair avec les avocats illustres. Ces jugemens, bons ou mauvais, ont tous leurs causes profondes ; justes ou injustes, il n’importe. Mais il arrive que la richesse, dans un État gouverné par l’opinion, perd beaucoup de son importance sociale, lorsque l’opinion donne au mérite personnel le pas