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résurrection de tout ce qui a marqué les heures brillantes ou mélancoliques, philosophiques, insouciantes et énamourées. Toutes les manifestations de la vie sociale, militaire, aristocratique, bourgeoise, populaire, d’une époque qui a posé et débattu les plus graves problèmes politiques et économiques, et vu dans l’art et la littérature quelques-unes des productions les plus complètes et les plus grandes qui soient, tous les grands faits de notre histoire à la veille de la Révolution y apparaissent dans les détails les plus saisissans, sous les aspects les plus pittoresques en une suite de scènes de mœurs, d’estampes, de sculptures, d’objets, de tableaux historiques, qui se déroule de 1715 à 1789 ! Entre ces deux dates, que ne s’est-il point passé, de quels spectacles la France n’a-t-elle pas été témoin ! Dans les Souvenirs du passé[1]M. J. Charles-Roux partisan convaincu des grands ports de commerce, de la décentralisation intellectuelle, et d’un renouveau à donner à la vitalité provinciale, fait campagne en faveur de Marseille et de la Provence, et montre ce que peuvent la volonté et l’effort unis au goût des Arts. Il rend hommage à son pays natal où il prit une part active à l’Exposition coloniale dont il contribua à assurer le succès. Le bel ouvrage publié par l’éditeur Lemerre contient un choix de reproductions dans tous les genres auxquelles ont collaboré quelques-uns de nos meilleurs artistes.

Dans les romans, contes moraux et honnêtes dont la moralité n’exclut pas l’agrément, nous n’avons pas besoin de faire ressortir ceux d’un écrivain dont les lecteurs de la Revue connaissent depuis longtemps les œuvres, il suffit de signaler dans la collection choisie de la maison Marne, illustrée par M. G. Dutriac, la jolie édition des Noellet[2]où l’auteur de La Terre qui meurt a de nouveau choisi pour cadre son pays de l’Anjou et montré les déboires et les souffrances auxquels sont le plus souvent exposés les ambitieux qui abandonnent la terre natale ; Les Aventures de David Balfour[3]traduit de R. L. Stevenson ; Monsieur de la Palisse[4], récit de M. J. Jacques, illustré par Éd. Zier, et publié également, dans le Journal de la Jeunesse[5] ; Les Contes de mon oncle Paterne[6], par M. J. Ageorges ; Les Contes de la Duchesse[7], par la duchesse d’Andria ; Le Manoir des Roches Bleues[8], par M. Emile Solari.

Dans les récits que la jeunesse trouve beaucoup de plaisir à lire parce qu’ils sont gais, émouvans, parfois relevés par le charme du style et d’une observation le plus souvent juste et délicate, d’une

  1. Lemerre.
  2. Mame.
  3. Hachette.
  4. Hachette.
  5. Delagrave.
  6. Hachette
  7. Juven.
  8. Bibliothèque coopérative.