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la reprise de la prospérité coïncide avec le portefeuille le plus réduit et l’encaisse la plus forte. Il en résulte clairement que c’est l’écart entre le portefeuille et l’encaisse qui constitue le baromètre commercial et financier, dont la formule peut s’énoncer ainsi ; la crise est proche quand la courbe du portefeuille s’élève considérablement pendant que la ligne de l’encaisse s’abaisse de -son côté ; la reprisé n’est plus éloignée quand au contraire c’est le portefeuille qui est très réduit.

Par une intéressante coïncidence encore inexpliquée scientifiquement il s’est écoulé régulièrement neuf ans entre chaque crise, de même qu’entre chaque reprise d’affaires.

En cherchant à l’appliquer cette formule au temps présent, nous devrons toutefois tenir compte de deux élémens importans qui sont entrés en jeu dans ces dernières années. Le portefeuille de la Banque de France donne bien encore les indications

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  1. (TABLEAU) Portefeuille commercial de la Banque de France à longues périodes. Encaisse de la Banque de France à longues périodes. Cette encaisse comprend l’or et l’argent depuis 1841 jusqu’en 1865, et ensuite l’or seulement. Années de commencement de reprise des affaires. Années de crise aiguë. OBSERVATION. — Dans le tracé des longues périodes, je n’ai pas tenu compte des années 1870 et 1871, qui ont été pour la France une époque exceptionnelle.