Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 36.djvu/309

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

commerce extérieur concernant principalement les fraudes sur les indications de provenances et qualités des produits, une loi contre les trusts, visant l’importation des machines agricoles américaines, l’approbation d’un nouveau contrat postal pour les correspondances d’Europe, un arrangement de tarifs avec les possessions anglaises sud-africaines, et le rattachement au Commonwealth de l’administration de la Nouvelle-Guinée britannique.

Chaque gouvernement, en arrivant au pouvoir, apportait un vaste programme, et laissait ce même programme, presque intact, à son successeur, se réservant d’ailleurs de lui reprocher de le lui avoir pris.

Bien des questions urgentes cependant s’imposaient à l’attention du Parlement, et tout d’abord celles énumérées dans le texte même de la Constitution. En première ligne, le choix du site de la capitale, le rachat des dettes des États et le transfert au gouvernement fédéral des services des quarantaines, phares et balises, de la statistique et de la météorologie. Venaient ensuite, dérivant de nécessités pressantes ou d’obligations impératives, la création d’un emploi de haut commissaire devant représenter les intérêts de l’Australie auprès du gouvernement britannique, l’unification des taxes postales, la fusion des services des chemins de fer, la codification des lois des États sur la navigation, l’organisation après rachat à l’État de South Australia de l’immense territoire dit Northern Territory, et l’élaboration d’un plan pour la défense effective du pays. À cette liste incomplète, il faut ajouter, mais non au dernier rang, car l’État de Western Australia en avait fait une condition formelle de son entrée dans la Fédération, le commencement des travaux du chemin de fer destiné à relier cet État aux autres. Il en est encore séparé, quant aux communications praticables, par une traversée maritime de cinq jours.

Toutes ces questions, — sauf celle de la fusion des chemins de fer, — ont été plus ou moins étudiées par le gouvernement. On a ébauché des projets, on a nommé des commissions qui ont tenu de nombreuses séances, rédigé de volumineux rapports et dépensé des sommes assez importantes. Aucune, jusqu’à présent, n’a abouti à une solution, sinon partielle et provisoire[1].

  1. Un emploi de statisticien a été créé en mars 1906, mais son service n’est pas encore organisé.