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un sac, une de ces coquilles ayant été retirée par l’expérimentateur avec la certitude absolue qu’elle n’a pu être entr’ouverte, lire le mot qu’elle contient. Ou bien encore, le numéro du volume, celui de la page, celui de la colonne, celui de la ligne et celui du mot, dans un grand ouvrage, un Larousse par exemple, ayant été tirés au sort, lire le mot. »


Il faudrait un livre pour faire vraiment la critique complète de l’occultisme. Dans un article comme celui-ci je n’ai pu présenter qu’un plan d’étude.

Des faits et des considérations rapprochés il me semble cependant qu’on peut déjà tirer quelques conclusions.

Les études déjà faites sur l’occultisme ne suffisent pas encore à le supprimer, c’est-à-dire qu’il reste encore des faits occultes hors de la science positive. Mais ces études suffisent à démontrer qu’il n’est pas indigne des savans de s’occuper de ces questions et qu’on peut prévoir le moment où certains de ces faits cesseront d’être occultes pour devenir scientifiques.

En se plaçant à ce point de vue pratique et afin d’obtenir les meilleurs et les plus prompts résultats, il semble que tous les expérimentateurs devraient concentrer leurs efforts sur : 1° la suggestion mentale et la communication directe de la pensée ; 2° les déplacemens voisins sans contact et les raps ; 3° la clairvoyance (vision à travers les corps opaques). On agirait au contraire prudemment en renvoyant à plus tard l’étude des autres phénomènes beaucoup plus complexes, tels que la télépathie et les prémonitions, les apports lointains et les matérialisations de fantômes.

En tous cas, pour étudier tous ces phénomènes, il faut une bonne méthode et pas de théorie. Si les faits sont jamais établis vraiment, la théorie sera facile à trouver et sans qu’il soit besoin de recourir à l’évocation et à la réincarnation des esprits.

J. Grasset.