Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 36.djvu/153

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les mains avec une extrême lenteur. Les bruits doivent continuer à se produire sans contact avec la table ni des mains ni de toute autre partie du corps ou des vêtemens. Ils n’ont de valeur scientifique que quand ils se produisent dans ces conditions et en pleine lumière.

Dans certaines expériences de M. Maxwell le médium a pu se tenir à deux ou trois mètres de la table. Le même auteur a découvert un médium avec lequel il a obtenu « des raps retentissans dans des salles de restaurant et dans des buffets de chemin de fer. » Tout le monde les entendait ; les expérimentateurs étaient confus de l’effet produit par ce bruit. Dans la chambre où était mort un écrivain de génie, les raps produits « ont attiré l’attention soupçonneuse du gardien. » Les raps peuvent changer suivant la personnalité actuelle du médium. M. Maxwell a encore insisté sur ce fait que la production des raps est en étroite connexité avec les mouvemens musculaires des assistans. Les raps déterminent chez le médium une sensation de fatigue légère…


Voilà, ce me semble, le type des phénomènes, encore occultes, qui doivent être proposés immédiatement au travail de contrôle et de démonstration des savans.

Pour ce contrôle, il faut se mettre dans des conditions analogues à celles de M. Maxwell. J’ai déjà dit que les maisons hantées, comme celle dans laquelle M. Hjalmar Wijk a étudié les « phénomènes de frappement spontané, » ne peuvent pas servir à une critique scientifique serrée.

Même dans les conditions indiquées par M. Maxwell, les fraudes sont encore faciles : Hodgson, à Cambridge, a attribué certains raps d’Eusapia Paladino « à des coups frappés par la tête du médium sur le plateau de la table. » M. Maxwell a constaté des fraudes positives avec certains de ses médiums ; il a, de plus, étudié les différentes manières d’imiter les raps et il déclare qu’il y en a beaucoup. « Certaines personnes en appuyant le pied d’une certaine façon et en contractant leurs muscles jambiers ou péroniers peuvent imiter les coups frappés sur le sol. » Un étudiant en médecine, « fraudeur incorrigible et névropathe… obtenait des coups assez semblables aux raps en appuyant le coude sur la table et en faisant certains mouvemens de l’épaule… Le jeu de l’articulation du genou a été notamment