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transmis, par l’intermédiaire du médium Mme Eleonora Piper, de l’Amérique du Nord en Angleterre. Ce message envoyé en anglais fut reçu en latin. Hyslop « est bien persuadé » qu’il y a eu un esprit interposé.

M. Xavier Pelletier écrivait tout récemment dans l’Écho du merveilleux : « La faculté de vue à distance, de pressentiment, ne peut plus être niée aujourd’hui, tant sont nombreux les exemples qu’on en rencontre. »

On publie aussi beaucoup de cas de divination et de prophétie. Les Annales des Sciences psychiques se sont souvent occupées de Mlle Couedon. Dans le même numéro du 1er avril 1906 de l’Écho du merveilleux, il y a une prophétie de Mlle Couedon (du 5 novembre 1896) sur la séparation de l’Église et de l’État et une prophétie de Nostradamus (de 1566) sur la catastrophe de Courrières[1]. Dans le numéro du 1er mars du même journal, Mme Maurecy raconte une visite qu’elle a faite à deux voyantes, « qui toutes deux ont la vision de la guerre probable. L’une dit que nous serons vainqueurs, l’autre affirme exactement le contraire. Ce qu’il y a de curieux, ajoute le baron de Novaye (le 15 mars), c’est que pour celui qui a étudié les prophéties, cette contradiction inconciliable en apparence est parfaitement explicable… »

Les personnes capables de mener à bien ces expériences sont si nombreuses que les mêmes journaux ont annoncé un Congrès de prophètes (mai 1906) à Londres dans Exeter Hall, et, vers la même époque, un trust de sorcières dans la province de Bari, à Molfetta.

Dans tous les faits de télépathie proprement dite, le médium est impressionné par un sujet vivant. Cette dernière condition ne paraît pas indispensable et on a utilisé certains médiums pour découvrir des cadavres.

On a vu plus fort encore. Le sujet impressionnant peut être mort depuis un très grand nombre d’années : le médium, s’il est de la variété psychomètre, pourra reconstituer cette personne et la vie de cette personne, pourvu qu’on lui fasse toucher et palper un objet (un bijou par exemple) ayant été porté par cette personne quand elle vivait. Dans l’Écho du merveilleux du 15 janvier dernier, on lisait des expériences de ce genre faites chez M. Dace,

  1. Je parlerai plus loin de la voyante de Saint-Quentin.