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Les formations secondaires qui rentrent dans notre sujet, parce que les travaux du chemin de fer infra-parisien ont pénétré dans leur masse, peuvent être désignées sous les noms de marne de Meudon et de craie blanche. Il y a quelques remarques à faire sur chacune d’elles.

La marne blanche, dite de Meudon, peu épaisse et pauvre en fossiles, présente cette particularité d’être exactement contemporaine d’une très puissante formation marine qui fait le sol d’une notable partie de la Belgique et que l’on désigne couramment sous le nom de calcaire de Mons. Deux savans belges, Cornet et Briart, se sont rendus célèbres en en décrivant la faune, riche et compliquée, et en montrant que cette légion d’animaux fossiles constitue la transition la plus ménagée qu’on puisse imaginer entre la zoologie de l’époque de la craie blanche, qui est franchement secondaire, et celle du calcaire grossier parisien qui est essentiellement tertiaire. De sorte que le calcaire de Mons vient témoigner d’une façon éloquente de la parfaite continuité des phénomènes sédimentaires.

Si la marne de Meudon est incomparablement plus pauvre que le calcaire de Mons, elle a cependant ce grand intérêt de prouver que l’Océan belge se prolongeait à Paris, au moins sous la forme de lagunes, et c’est une notion de géographie passée qu’il peut être utile de retenir. D’un autre côté, on trouve dans son épaisseur la trace d’actions très multiples et avant tout des concrétions siliceuses dont la rencontre nous prépare à l’étude des silex de la craie.

Car la craie qui supporte à Passy la marne de Meudon se montre, là comme bien ailleurs, toute remplie de rognons de silex dont l’histoire peut être refaite dans tous ses détails : elle confirme la notion, développée plus haut, de travaux moléculaires poursuivis sans relâche dans l’épaisseur des roches sous l’influence des circulations aqueuses ; elle montre en même temps comment les rognons, concrétionnés d’abord avec une structure compacte et uniforme rappelant celle des ménilites, peuvent s’arranger peu à peu de façon à prendre à la fin l’état tout à fait cristallin. Les rognons de silex en effet montrent souvent en leur milieu des géodes de cristal de roche, et on peut dire que c’est pas à pas que les échantillons permettent de suivre la transformation de l’une de ces matières dans l’autre.

Un autre exemple de faits procurant à la craie blanche une