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qui, au prix des pires souffrances, ont dompté et détruit ces potentats sanguinaires et rendu possible l’œuvre de colonisation. Aujourd’hui la « paix française » règne du Sénégal au Tchad, d’Alger au Dahomey, sur d’immenses régions dont plusieurs possèdent des ressources naturelles admirables, et qui n’attendent que la voie de communication qui les reliera au reste du monde. Tout l’art des organisateurs de l’exposition de l’Afrique occidentale, MM. Gabelle et Max Robert, a tendu à montrer d’une part les « possibilités économiques » de l’Afrique occidentale et, d’autre part, les moyens de les transformer en réalités ; ils y ont parfaitement réussi ; leur exposition est une révélation et leur foi en l’avenir inspirerait confiance aux plus pessimistes.

L’Afrique occidentale a aujourd’hui 1 200 kilomètres de chemin de fer. Avant qu’ils soient ouverts et que l’amélioration des voies navigables ait été entreprise, seuls les produits chers, comme l’ivoire et le caoutchouc, valaient la peine d’être transportés à des d’homme jusqu’à la côte. L’achèvement de la ligne de Kayes au Niger, l’ouverture des premiers tronçons des lignes de pénétration de la Guinée, de la Côte-d’Ivoire et du Dahomey commencent à permettre l’exportation des produits agricoles de l’intérieur et l’essai de nouvelles cultures. 6 000 tonnes d’arachides attendaient dernièrement à Kayes que les bateaux de mer vinssent les transporter à Marseille où leur huile alimentera les savonneries ; les riz du Niger descendent maintenant à Saint-Louis et y font concurrence à ceux d’Indo-Chine que Marseille y expédie. Aujourd’hui, sur le passage des locomotives, une ère de pacification et de prospérité s’ouvre pour les parties naturellement riches de cet immense domaine, le Fouta-Djalon, le Haut-Niger, certaines parties de la Boucle du Niger et du Dahomey. « Les rives du Niger vont se transformer en une immense rizière, disait dernièrement M. Ponty, lieutenant-gouverneur du Haut-Sénégal et Niger, tandis que les champs de coton fructifieront en arrière et que tous les produits jadis inutilisés, par suite des difficultés de transport, viendront s’entasser aux escales pour partir vers l’Europe. » Mais l’outillage, nécessaire à la mise en valeur économique d’aussi vastes contrées et à l’achèvement de l’œuvre de civilisation et de paix si heureusement conduite par la France, est encore rudimentaire : chemins de fer et voies navigables sont, en Afrique, les outils par excellence de la civilisation. « Ces vastes contrées, hermétiquement fermées