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navigation. L’on emporte ainsi, d’une promenade à travers les palais et les pavillons, une impression beaucoup plus nette que celle que laisserait l’entassement, si prodigieux soit-il, des richesses coloniales ; le visiteur peut oublier les chiffres, il garde le souvenir des proportions, il prend conscience du magnifique essor des colonies françaises.

Le caractère didactique de l’Exposition de Marseille apparaît mieux encore dans les belles publications dont le Comité organisateur a décidé qu’elle serait l’occasion. Exposer, non pas dans de simples catalogues ou dans des rapports que personne ne voit, mais dans des livres sérieusement et scientifiquement écrits par des hommes spécialement compétens, tous Marseillais d’origine ou d’adoption, le développement de l’empire colonial de la France en lui-même et dans ses rapports avec l’activité économique de Marseille, telle est l’idée qui a guidé la commission des publications que préside M. Delibes et dont MM. Clerc et P. Masson sont les vice-présidens. Ils ont voulu que leurs livres fussent l’explication historique et documentaire des faits dont l’Exposition est l’illustration : publications et expositions s’éclairent et se complètent les unes par les autres. Treize volumes in-8o vont être édités par la maison Barlatier ; neuf ont déjà paru. Trois sont consacrés aux progrès des colonies françaises de 1900 à 1906 ; le premier contient une très remarquable introduction : la Colonisation française au début du XXe siècle, par M. Paul Masson ; l’Algérie par MM. Nicollet et Valran, professeurs au Lycée Mignet ; la Tunisie, par M. E. Toutey. Le tome II comprend l’Afrique occidentale par MM. Léotard, secrétaire général de la Société de géographie, Teisseire, Rampal, Gasquet, Samat ; le Congo, par M. de Gérin-Ricard ; la Côte des Somalis, par M. P. Roubaud ; Madagascar par M. H. Bardon ; la Réunion, Mayotte, Comores, par M. A. de Duranty. Le tome III comprend l’Indo-Chine, par M. Paul Girbal ; l’Inde, par M. Pierre Roland ; Nouvelle-Calédonie et établissement d’Océanie, par M. Henri Barré ; la Guyane par M. Henri Pelissier ; les Antilles par M. R. de Bévotte ; Saint-Pierre et Miquelon par M. Darboux. — Nos richesses coloniales font l’objet de quatre volumes, deux consacrés à l’Industrie des pêches aux colonies et deux, non encore parus, traitant l’un : les ressources végétales et la mise en valeur des produits végétaux dans nos colonies ; l’autre : les découvertes minérales et ï extension des exploitations minières. Un volume est