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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




30 septembre.


La Lettre des évêques de France au clergé et aux fidèles, lettre dont la publication avait été annoncée aussitôt après la seconde réunion de l’épiscopat, a été ce qu’elle pouvait et devait être dans les circonstances présentes. On y chercherait en vain des vues nouvelles sur une question qui avait été déjà examinée sous toutes ses faces. Les Encycliques du Saint-Père avaient tout dit sur les associations cultuelles : nos évêques n’ont pu que le répéter, ce qui était de leur part une manière de montrer leur soumission parfaite aux instructions pontificales. Nous mentionnerons dans le même ordre d’idées le bruit qui a couru, sans être démenti, que la lettre avait été envoyée à Rome avant d’être livrée à la publicité : les évêques auraient voulu s’assurer non seulement de la conformité de leurs sentimens avec ceux du Souverain Pontife, — conformité qui était hors de doute, — mais encore de celle de leur langage avec celui que le Pape lui-même avait tenu et désirait qu’ils tinssent. C’est là, croyons-nous, un fait sans précédent dans notre histoire religieuse ; mais il faut bien reconnaître que la situation elle aussi est sans précédens, et que l’union absolue entre le chef et ses membres est aujourd’hui plus indispensable qu’elle n’a jamais été. Nous n’avons rien à retirer de ce que nous avons dit précédemment sur la politique qui nous paraissait la meilleure à tenir à l’égard de la loi de séparation ; c’est à l’expérience, désormais, qu’il appartient de montrer si nous nous sommes ou non trompés ; mais, quelle qu’ait pu être la diversité des opinions particulières sur une question de conduite que l’autorité suprême n’avait pas encore résolue, dès que cette autorité s’est prononcée, tous les catholiques ont dû s’incliner. Il aurait fallu ne rien connaître de ce qu’on peut appeler la