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Au 1er septembre 1904, les sociétés adhérentes au Centre fédératif du crédit populaire en France atteignaient le chiffre de 427 ; la plupart sont des caisses de crédit agricole, ne faisant des opérations qu’avec des agriculteurs syndiqués et pour la satisfaction des besoins agricoles. Cent trente-six réunissent un capital social versé de 1 940 699 francs, mais dans ce chiffre figurent six sociétés qui pratiquent le crédit urbain et possèdent 1 559 329 francs. Deux cent quatre-vingt-trois sociétés sont réparties entre 47 départemens, 22 autres entre nos trois provinces algériennes. Ainsi la lumière se fait, le corps agricole s’est formé, la caisse de crédit prend pour devise sociale l’union des bonnes volontés sans distinction de croyances ni d’opinions politiques, pour devise économique la protection de l’épargne et la mise au contact des énergies, des intelligences locales ; unis, vainqueurs ; isolés, vaincus. Dans un rapport spécial sur les Alpes-Maritimes, M. Rayneri a pu dire très justement : « Nous avons à la base la Banque populaire de Menton, institution mère : elle a enfanté dans le département ce beau mouvement d’association et de solidarité qui a réalisé l’entente si désirable et si précieuse des intérêts urbains avec les intérêts ruraux. A côté, la caisse régionale des Alpes-Maritimes, vivant avec elle dans l’intimité féconde de deux sœurs poursuivant un même idéal, les deux alimentant ces joyaux des campagnes qui sont les caisses agricoles, s’appuyant à leur tour sur les syndicats : au-dessus, le groupe départemental, organe d’étude, de propagande, de défense, complétant harmonieusement cet ensemble d’activités répandues sur les points les plus divers du département, mais convergeant toutes vers un but unique. » La production du lait des races de bétail s’améliore, le citronnier, la fleur d’oranger, l’olive regagnent du terrain. Les banques populaires d’Antibes et de Menton ont passé de 232 à 994 sociétaires, leurs dépôts de 1 649 099 à 1717 069 francs.

Grâce à l’ardente obstination de sa propagande, M. Louis Durand a, contre vents et marée, implanté et fait prospérer dans mainte région les Caisses du type Raiffeisen (responsabilité illimitée et circonscription restreinte). L’Union des Caisses Durand a publié récemment la statistique des opérations effectuées en 1903. Ces chiffres marquent un pas sérieux en avant.