Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 35.djvu/394

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en cet endroit. Il ne cesse de s’étendre. La misère n’a pas l’aspect sordide que l’on constate dans le cinquième. Cependant, tous ces travailleurs qui ont métier ou emploi sont généralement peu aisés.

Le quartier Saint-Germain-des-Prés ressemble un peu à la Monnaie, dans la partie qui y confine. Seulement, le bouquin fait souvent place à l’image ou au dessin. Et les hôtels, au lieu d’être fréquentés pas des ouvriers ou de petits commis de magasin, le sont par des étudians ou des employés, dont quelques-uns font des séjours de plusieurs années dans la même maison.

Au delà du boulevard Saint-Germain, tout le territoire des quartiers Saint-Germain-des-Prés, de l’Odéon et de Notre-Dame-des-Champs est habité bourgeoisement. C’est le rendez-vous de toutes les familles de fortune moyenne, dont le chef est occupé à son cabinet, ou dans l’une des grandes administrations qui sont voisines ; les enfans trouvent, dans les lycées ou institutions de la région, l’instruction qui leur est nécessaire. Il convient de noter, cependant, que les peintres semblent avoir choisi de préférence les environs du Luxembourg et du boulevard Montparnasse. Il faut aussi noter, dans le sixième, la présence d’un très grand nombre de domestiques, surtout des femmes. Il serait difficile de trouver ailleurs, autant de logeuses de bonnes, notamment dans la Monnaie, dans les rues du Dragon et de Sèvres.

Pour l’arrondissement, la population à secourir est assez exactement groupée dans quelques lieux précis : dans la Monnaie ; autour du marché Saint-Germain ; dans la rue et la cour du Dragon ; et à l’extrémité de la rue de Sèvres, vers le boulevard Montparnasse. Elle se compose spécialement de vieillards vers la rue de Sèvres, et de chômeurs dans la Monnaie. Certains immeubles, comme la cour du Dragon et le numéro 105 de la rue de Sèvres, sont d’importantes cités qui comprennent respectivement 105 et 112 ménages et sont remplies de malheureux.


Le septième arrondissement couvre un territoire considérable, dont il faut distraire le Champ-de-Mars et les Invalides. Deux parts sont à faire : l’une, qui comprend le faubourg Saint-Germain, c’est-à-dire les quartiers Saint-Thomas-d’Aquin, des Invalides et de l’École-Militaire ; l’autre, le quartier du Gros-Caillou, entre l’Esplanade et le Champ-de-Mars.

Le faubourg Saint-Germain est au chef-lieu de presque tous