des Trade-Unionistes sans travail qui était de 2,9 en 1900, monte à 3,8 en 1901, 4,4 en 1902, 5,1 en 1903, 6,5 en 1904. La moyenne annuelle pour la période 1894-1903 était de 4,1 pour 100. Les Board of guardians enregistrent, dans les statistiques du paupérisme, une hausse qui les ramène trente ans en arrière. Et sous la poussée de ces misères, des manifestations oubliées sont reprises. Des marches de sans-travail sont organisées sur Londres. Des cortèges de chômeurs défilent dans les rues de la capitale. Des pauvresses pénètrent sur la terrasse des Communes.
Et en même temps, une sourde indignation gronde contre le parti conservateur, interprète par trop docile de certains intérêts.
À tort ou à raison, la classe ouvrière a vu dans la loi sur les Patentes des débits de boisson et la Loi scolaire un effort pour livrer ses hommes aux fabricans de bière et d’alcool, ses enfans aux pasteurs de l’Église anglicane. Les révélations faites par la presse radicale sur les origines de la guerre sud-africaine et l’influence des actionnaires des mines d’or et de diamant, plus tard enfin l’immigration officiellement réglementée des coolies chinois dans une colonie arrosée par le sang anglais et promise aux ouvriers sans travail, excitent dans les faubourgs contre « les millionnaires sud-africains » une animosité, dont nous ne soupçonnons pas l’intensité. L’hostilité de la Chambre des lords contre toutes les lois ouvrières, son opposition aux demandes les plus légitimes des municipalités, son refus d’autoriser les tramways du London County Council à franchir les ponts de la Tamise, éveillent contre l’oligarchie ploutocratique une animosité d’autant plus vive que l’indulgence des classes dirigeantes pour les moins respectables des intérêts matériels était plus évidente, leur capacité administrative, depuis les scandales de la guerre sud-africaine, moins indéniable. Et ces colères indignées ont ranimé la foi des travailleurs dans la nécessité et la possibilité d’une évolution sociale. Les idées ont retrouvé leur autorité.
Sous leur impulsion, jointe à celle des griefs économiques et des intérêts corporatifs, la poussée politique reprend avec une