Gibraltar | Alger | Gibraltar | Alger | ||
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1885 | 344 600 | 8 133 | 1892 | 296 300 | 113 691 |
1886 | 391 300 | 12 432 | 1893 | 295 200 | 189 200 |
1887 | 494 500 | 27 754 | 1894 | 278 000 | 221 175 |
1888 | 506 800 | 44 700 | 1895 | 272 200 | 244 200 |
1889 | 562 100 | 59 375 | 1896 | 262 300 | 276 800 |
1890 | 450 300 | 61 185 | 1897 | 283 000 | 317 000 |
1891 | 401 700 | 76 932 | 1898 | 308 000 | 315 000 |
Ainsi, la progression n’est pas régulièrement décroissante à Gibraltar, mais elle croît à Alger par bonds successifs. Quoi qu’il en soit, les vapeurs ne se ravitaillent pas à Bizerte, mais bien à Alger, situé à peu près à mi-distance entre Londres et Port-Saïd. C’est là en grande partie le secret de la force de notre port algérien.
Nous terminerons ce rapide examen des points d’appui par une réflexion tirée de la conférence patriotique faite récemment à Bordeaux par M. Lockroy. L’éloquent orateur s’exprimait ainsi : « Pour avoir une marine, il ne suffit pas d’avoir des vaisseaux, il faut avoir des points d’appui, des points où l’on puisse se ravitailler et se radouber avec sécurité. Trouverions-nous cela à Saïgon, à Bizerte ? Le trouverions-nous même à Dakar ? Hélas ! non. »
Le ravitaillement des bâtimens en charbon se présente sous deux formes, suivant que l’on pratique cette opération en rade ou à la mer. En rade, il faut des installations particulières et, sous ce rapport, Toulon peut servir de modèle, au moins pour les ports sans marée. Cet arsenal possède 8 parcs, contenant ensemble 200 000 tonnes. A lui seul, le parc de Castigneau, le plus vaste de tous, renferme 70 000 tonnes de briquettes (en comptant à 4 mètres la hauteur des piles à l’air libre, et à 5 mètres celle des piles sous hangar). Ce parc est desservi par une voie ferrée avec plaques tournantes, qui le met en rapport, d’une part, avec le réseau P.-L.-M. ; de l’autre, avec les appontemens de la rade, où viennent s’amarrer les navires à ravitailler. Ceux-ci peuvent embarquer leur charbon des deux côtés des appontemens à l’aide des wagons de la compagnie du chemin de fer, qui arrivent tout chargés.