le courant de l’été. Je verrai alors à le faire recevoir et imprimer » l’hiver prochain. Il me tarde de pouvoir me remettre à mon-polythéisme, qui est l’ouvrage de ma vie. Je ne conçois pas qu’on dise tant de bien de mes vers, et que j’aie si peu de penchant à en faire.
J’ai bien peur que nous ne nous voyions pas à Paris de longtems. Puisque vous y venez cet été, vous n’y serez pas en hiver, et ce ne sera, je suppose, qu’alors que j’y irai. J’ai trouvé la vie de Paris douce à mener, et c’est peut-être ce qui a ajouté à ma tristesse.
Mes grands projets de voyage ne se réaliseront pas plus cette année que les autres : et je ne vous les avais pas annoncés comme devant se réaliser, car je me souviens d’avoir ajouté que depuis longtems je prenais tous les ans les mêmes mesures, et qu’après m’être assuré les possibilités, je m’en tenais là.
Adieu, cher Prosper. Cette lettre est une bien insuffisante réponse à la vôtre. Croyez que je le sens. Croyez que je vous suis attaché pour toute ma vie, et que l’un de mes plus grands bonheurs sera de vous revoir et de causer avec vous de vous et de moi.
Coppet, le 27 juillet 1808.
Les renseignemens contradictoires, qui me sont parvenus sur votre voyage à Paris, mon cher Prosper, m’ont empêché de répondre, aussitôt que je l’aurais désiré, à votre lettre du23 juin. Vous m’aviez mandé que vous seriez dans un mois et pour un mois ou deux dans la grande capitale. On me dit que vous avez renoncé à cette course, et que vous rencontrerez monsieur votre père en Auvergne. Hochet me mande que vous l’avez prié de vous écrire à Bressuire. Je suis resté suspendu entre ces diverses nouvelles, et je prens enfin le parti de vous adresser cette lettre dans le chef-lieu de votre sous-préfecture, convaincu que c’est de là que tout ce qui vous est destiné vous parvient le plus sûrement. Répondez-moi le plus tôt que vous pourrez, pour que notre correspondance reprenne la régularité qui m’était si agréable.
Il est vrai que j’étais moins triste à Dôle que je ne l’avais été à, Paris. Cela tenait à différentes circonstances qui ne peuvent se détacher d’un petit ensemble d’événemens, lequel lors même