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LA
STATUE SONORE DE MEMNON

Les pharaons des dynasties primitives faisaient élever, en avant de la pyramide, destinée à leur servir de tombeau, une chapelle où on leur rendait un culte après la mort.

Plus tard, sous le Nouvel-Empire thébain, ces cénotaphes prirent une importance considérable et devinrent des temples somptueux sur les parois desquels les souverains firent sculpter et peindre les fastes de leur règne.

Les édifices de ce genre dont on voit encore les ruines sur la rive gauche du Nil sont, par ordre chronologique : le temple de la reine Hatasou[1], à Deïr-el-Bahari ; celui de Seti Ier[2], à Gournah ; le Ramesséum dont les parois nous racontent les exploits de Sésostris[3], et enfin le temple de Ramsès III[4], à Médinet-Abou. Entre ce dernier et le Ramesséum, à peu près à égale distance de chacun, une tranchée a été pratiquée dans les premiers contreforts de la chaîne libyque, et de là, jusque fort avant dans la plaine, le sol est jonché de nombreux vestiges : stèles, bas-reliefs, tambours de colonnes, etc., provenant de l’Aménophium, cénotaphe que le roi Amenhotep III[5]fit élever en son honneur. De ce temple, aujourd’hui disparu, il n’est resté debout que les deux statues colossales qu’on voit, de nos jours encore, dans la campagne thébaine et dont celle du

  1. XVIIIe dynastie.
  2. XIXe dynastie.
  3. Ramsès II, XIXe dynastie.
  4. XXe dynastie.
  5. L’Aménophis des Grecs, pharaon de la XVIIIe dynastie.