Page:Revue des Deux Mondes - 1906 - tome 33.djvu/847

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LETTRES ÉCRITES
DU
SUD DE L’INDE

II.[1]
PONDICHÉRY : Un mariage hindou ; La maison d’Ananda Rangapillei ; Les arts de Pondichéry.


II. — PONDICHÉRY


Pondichéry, 12 juin 1901.

Grâce à la complaisance d’un Pondichéryen de haute caste, le conseiller privé Naranyassamy, j’ai eu la bonne fortune, peu commune, d’assister aux cérémonies intimes d’un mariage. La faveur vaut par sa rareté, car l’Hindou garde aussi étroitement la porte de sa maison que le Musulman l’accès de son harem. S’il invite volontiers l’Européen à ses fêtes extérieures, il ne l’admet pas aisément à celles qui ont un caractère familial. Mais l’on a vite connu, dans celle petite ville désœuvrée et curieuse qu’est Pondichéry, l’amour sincère que je porte aux rites et aux traditions de la vieille Inde. Depuis que je suis arrivé, pas un jour ne s’est passé sans invitation. Fêtes religieuses ou domestiques, galas publics ou privés, tous ont trouvé en moi un spectateur assidu et charmé.

  1. Voyez la Revue du 15 mai.