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LITTÉRATURE ESPAGNOLE

LE THEATRE DE M. PÉREZ GALDOS

La première fois qu’une œuvre de M. Pérez Galdós a été représentée sur une scène française, elle n’a pas laissé de trace bien profonde. C’est en 1898 et en 1900 que le théâtre de la Renaissance ouvrit ses portes pour quelques soirées à la troupe de Mme Maria Guerrero et de M. Fernando Diaz de Mendoza. Il y avait bien longtemps qu’on n’avait entendu à Paris jouer en espagnol des pièces espagnoles. Je ne suis même pas sûr qu’il ne faille point, pour retrouver pareil phénomène, remonter jusqu’au XVIIe siècle. La troupe espagnole de 1900 reçut un accueil poli. Nul ne lui fit le compliment adressé par Malherbe à celle qui vint jouer dans l’automne de 1613 au jeu de paume du faubourg Saint-Germain. On ne la trouva pas « merveilleuse par ses sottises et ses impertinences. » On loua même le souple talent de Mme Guerrero et le jeu élégant de M. Diaz de Mendoza. Mais ni l’une n’eut le triomphe de la Duse, ni l’autre ne rencontra le succès de Novelli. C’est que leur mimique était plus sobre ; c’est surtout qu’ils ne représentaient point des pièces déjà connues. Il devait y avoir dans la salle, pour ne rien dire des hommes, beaucoup de dames qui, n’entendant pas plus l’espagnol que celle dont nous parle Tallemant des Réaux, pouvaient demander à être averties des endroits où il faudrait rire. La comédie de M. Galdós qui fut jouée dans de telles