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voies d’évitement, garages, etc., furent évaluées à 22 millions de francs.

D’autre part, en outre des six lignes autorisées d’une façon définitive par la loi et concédées, on y avait prévu, à titre éventuel, deux nouvelles lignes : une d’Auteuil à l’Opéra par Grenelle et une du Palais-Royal à la place du Danube. Les devis de ces deux lignes s’élevaient ensemble à 54 millions de francs, et la réalisation en fut énergiquement réclamée par les représentans des quartiers intéressés à l’Hôtel de Ville.

Mais ce n’est pas tout encore. Les opérations de voirie à prévoir pour permettre aux lignes de passer, non sous des propriétés particulières, mais sous le sol des voies publiques, se monteront à 59 400 000 de francs. On décida qu’elles incombaient à l’entreprise.

En totalisant tous ces chiffres et en prévoyant 7 millions de francs pour les frais de réalisation des emprunts nécessaires, on arrive à la somme de 334 162 500 francs pour l’ensemble des prévisions, soit, en nombre rond, 335 millions au lieu des 165 de l’évaluation primitive.

Comme la loi du 4 avril 1898 n’autorisait, bien qu’ayant partiellement nécessité ces augmentations de dépenses, qu’un emprunt de 165 millions de francs, il fallut, par une seconde loi, du 26 juin 1903, permettre à la Ville de contracter un second emprunt de 170 millions de francs.

Or, d’après les règlemens de comptes opérés, et les travaux en cours, on est à peu près certain que ce capital suffira à établir l’infrastructure des huit lignes que nous venons d’énumérer, les imprévisions et les dépenses accessoires se trouvant largement compensées par les rabais de 20 à 30 pour 100 obtenus des entrepreneurs adjudicataires des travaux.

Les emprunts s’amortiront en soixante-quinze ans ; leur service d’intérêts et de remboursement est gagé par une redevance prélevée par la Ville sur chaque billet émis par la Compagnie concessionnaire pendant la durée de son exploitation, qui sera probablement de quarante à quarante-deux ans, et, après l’expiration de son contrat, par la Société ou la régie qui prendront sa succession si elle n’en obtient pas le renouvellement.

La Compagnie concessionnaire reçoit les ouvrages, pose les rails et établit l’outillage des voies et des stations, fournit le matériel roulant et le personnel, en faveur duquel son traité stipule