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principales gares de chemins de fer ; 2° plusieurs lignes prolongeant quasi directement jusqu’au centre des affaires les grands réseaux anglo-écossais ; enfin huit branches en rayon, reliant à la Cité les quartiers excentriques, soit directement, soit par leur jonction avec les tramways desservant ces quartiers.

C’est une amélioration considérable. Il reste au syndicat un dernier effort à faire pour réaliser l’unification de l’exploitation de ses lignes, encore incomplète en raison des difficultés que la Compagnie américaine a rencontrées quand elle a dû négocier avec les autorités publiques. Elle n’a pu créer un tarif unique pour l’ensemble de son réseau, comme elle se le proposait, et les tarifs de ses lignes en construction ne sont même pas déterminés. On n’a pas encore autorisé sur les différentes lignes la circulation de trains formés d’une manière uniforme. Le temps réalisera ces mesures qui auront pour effet des économies d’exploitation. Déjà la création pour la production du courant à tout leur réseau (qui comportera au total les huit dixièmes des lignes souterraines de Londres) d’une usine électrique unique, de la puissance de 44 000 chevaux, doit permettre la réalisation d’une économie sensible des dépenses de traction. Cette grande usine d’électricité est située à Chelsea.

Telle est l’œuvre curieuse qu’accomplit à Londres un groupe de capitalistes américains qui, n’ayant en vue, à l’origine, qu’une simple spéculation, ont été finalement conduits à centraliser, puis à harmoniser les principales entreprises de chemins de fer électriques souterrains de la métropole ; et qui, de purs spéculateurs qu’ils étaient, ont dû devenir de grands chefs d’exploitation.

Les différentes lignes de ces vastes réseaux de chemins de fer n’ont pas, d’une façon générale, de connexion de rail à rail, pas plus celles du syndicat Yerkes que les autres. Le seul réseau ayant une jonction effective de toutes ses lignes est celui de l’ancien métropolitain pour ses deux parties : Metropolitan et District. Toutefois, à la plupart des points de croisement des autres lignes souterraines, des couloirs ont été établis, permettant le passage des voyageurs d’une ligne sur l’autre. A certains endroits, à la Banque par exemple, on a profité de la construction de ces communications pour creuser de véritables rues souterraines par lesquelles les piétons peuvent franchir sans risques d’écrasement la cohue des voitures