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de Waterloo and City, fut mise en exploitation. Ce n’est, en réalité, que le prolongement jusqu’à la Cité de la grande ligne London and Southwestern, au moyen de deux tubes superposés, d’une longueur de 2 400 mètres chacun, une voie simple passant par chaque tube. Il n’y a pas d’autres stations que les terminus, et le trajet, qui fait également opérer, sous le lit du fleuve, la traversée de la Tamise, ne dure que cinq minutes. Le tarif, unique, est de 20 centimes pour un voyage simple et de 30 centimes pour un voyage aller et retour.

Sur cette seconde ligne, le trafic est, relativement, insignifiant une partie de la journée ; il n’a d’activité que le matin et aux heures où se terminent les affaires. Ce manque d’empressement du public est attribué à la fois à la situation de la ligne et aux conditions défavorables dans lesquelles se fait l’exploitation. Situées à une assez grande profondeur, les stations ne sont cependant pas munies d’ascenseurs ; en outre, sur la totalité de son parcours, elle est en concurrence avec des lignes de tramways de la surface ; enfin, par rapport aux petites distances parcourues, les prix semblent exagérés.

C’est au mois de juillet 1900, au moment où nous commencions à nous servir de notre première ligne du métropolitain à Paris, que fut mise en exploitation l’importante ligne Central London qui constitue une grande transversale desservant les quartiers du centre de Londres, de l’Est à l’Ouest, et qui offre certains points de ressemblance avec la ligne de la porte de Vincennes au bois de Boulogne à Paris.

Le Central London va du cœur de la Cité (du carrefour de la Banque) à la limite du Londres central, à Shepherd’s Bush. Sa longueur est à peu près de 10 kilomètres. Il dessert, outre ces deux terminus, 11 stations au moyen de deux lignes posées dans deux tubes métalliques, placés côte à côte, et où les trains passent en ne laissant, de chaque côté de l’espace qu’ils occupent dans ces tunnels, que les quelques centimètres strictement indispensables à leurs mouvemens. Cette particularité explique l’émotion considérable qui s’est manifestée à Londres à la nouvelle de l’incendie dans un tunnel d’un train du métropolitain de Paris, en 1903. La ligne se rapproche de la surface aux stations, d’ailleurs desservies par de puissans ascenseurs ; mais elle s’enfonce dans son parcours à des profondeurs qui atteignent 31 mètres au-dessous de la voie publique en certains endroits.