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LA DUCHESSE DE BOURGOGNE
ET
L’ALLIANCE SAVOYARDE

APRÈS LA MORT DE MONSEIGNEUR — LE PETIT TROUPEAU

Dans une cour aussi bien ordonnée que celle de Louis XIV, un événement aussi important que la mort de l’héritier présomptif de la couronne ne pouvait survenir sans amener certains changemens, qui se traduisaient par des modifications à l’étiquette. Ces affaires d’étiquette, qui tenaient cependant (et nous avons vu que Breteuil, l’introducteur des ambassadeurs, s’en plaignait) beaucoup moins de place à la cour de France que dans les autres, nous font sourire aujourd’hui. Elles n’étaient que la traduction extérieure et comme le symbole du principe hiérarchique sur lequel reposait la société d’alors. Avec ce principe, l’étiquette a disparu, en partie du moins, car, même dans notre société démocratique, elle ne laisse pas de continuer à tenir une certaine place et de soulever parfois certains incidens plutôt burlesques. C’est une question intéressante de savoir si, dans les pays où la société et le gouvernement reposent encore sur le principe de la hiérarchie, la liberté et le progrès ne sont pas assurés d’une façon aussi efficace que dans ceux où triomphe le principe de l’égalité absolue. Peut-être, lorsque nous en serons arrivés aux projets de gouvernement du Duc de Bourgogne, nous