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LES
RICHES DEPUIS SEPT CENTS ANS

II.[1]
EN QUOI CONSISTAIENT LES ANCIENNES FORTUNES

Nous savons quels sont les élémens actuels de la richesse, en quoi elle consiste et quels genres de biens possèdent les riches d’aujourd’hui que ne possédaient pas les riches de jadis. Voyons quelles sortes de propriétés ont disparu depuis six siècles, quels modes de gain et d’acquisition ont été abolis.

Le seul bien de jadis qui subsiste encore, est la terre ; mais la terre n’était nullement possédée au XIVe, ni même au XVIIe siècle, de la même façon que de nos jours et, le fût-elle, nous ne pourrions tirer de sa hausse en général ou de la plus-value de domaines nominalement désignés, cette conclusion que les propriétaires ruraux sont plus riches au XXe siècle qu’au XVIIe ou au XIVe. En effet, ce n’est pas la hausse globale de la richesse publique que nous avons ici en vue, mais ce fait que les particuliers qui composent les classes moyenne, riche ou richissime, au XXe siècle, possèdent de plus amples ressources que les individus de condition pécuniaire correspondante dans les siècles passés.

Et, par exemple, si nous prétendions inférer de la hausse des

  1. Voyez la Revue du 15 février.