de la Chyse ; sur la foi qu’avait réellement Grouchy à ce moment-là dans la réussite de sa mission...
Lorsque, vers onze heures et demie, le canon de Waterloo commença à gronder, Grouchy refusa d’abandonner la poursuite et de marcher vers la bataille ; il fit remarquer que cette bataille était prévue, quand Napoléon l’avait détaché ; et que par conséquent l’Empereur ne pensait pas avoir besoin de son aide. Lettow l’approuve. « Il approuve aussi[1], à plus forte raison, le refus de Grouchy de laisser marcher Gérard tout seul au canon ; un affaiblissement pareil aurait complètement empêché le détachement d’armée de remplir sa mission de séparer les armées ennemies. »
Ce moment marque la fin de la période des décisions de Grouchy, qui auraient pu avoir de l’influence sur les événemens de Waterloo. Après cela, il est trop tard. La suite des opérations de Grouchy ne concerne plus que son détachement d’armée lui-même. Il attaque Wavre, et s’y comporte personnellement avec vaillance. Vers cinq heures, il reçoit l’ordre que Soult lui a expédié à onze heures et demie du champ de bataille de Waterloo, Cet ordre, dit M. Henry Houssaye, se terminait par ces mots : « En ce moment, la bataille est engagée sur la ligne de Waterloo, en avant de la forêt de Soignes. Ainsi, manœuvrez pour rejoindre notre droite. Nous croyons apercevoir le corps de Bülow sur la hauteur de Saint-Lambert. Ainsi, ne perdez pas un instant pour vous rapprocher de nous, et nous joindre et écraser Bülow, que vous prendrez en flagrant délit. »
« La dépêche écrite au crayon était en partie effacée et presque illisible. Grouchy lut, et plusieurs officiers de son état-major lurent comme lui : la bataille est gagnée, au lieu de : la bataille est engagée. On voulut interroger l’estafette. Cet officier, prétend Grouchy, était ivre au point de ne pas trouver ses mots[2]... »
Le maréchal prit immédiatement des mesures pour exécuter l’ordre de l’Empereur. Mais le pont de la Dyle ne put être emporté qu’à la nuit tombante. Au delà de la rivière, Grouchy « combattit jusqu’à onze heures du soir pour la possession de la crête du plateau qui resta aux Français. La route de Mont-Saint-Jean était ouverte ; depuis longtemps, termine M. Henry