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À MARSEILLE




SAVONS ET BOUGIES




Au cours de l’étude d’ensemble que nous avons jadis publiée ici même sur les huiles végétales et l’industrie huilière, nous avons mentionné, à diverses reprises, bougies et savons. C’est ce sujet que nous voudrions examiner aujourd’hui, d’un point de vue plus spécial, en parcourant les usines de Marseille. Il est inutile de s’appesantir sur l’épreuve que cette vieille et glorieuse cité subit en ce moment, et du reste, la crise dont elle souffre n’est pas la première qui l’ait éprouvée. Mais, comme dans le passé, l’industrie vient encore au secours du commerce pour empêcher la ruine complète de notre grand port méditerranéen.


I

Aux érudits de rechercher l’origine et le développement progressif de l’emploi du linge de corps. En tous cas, il n’est pas besoin de réfléchir longtemps pour comprendre la nécessité de nettoyages périodiques, suffisans pour rétablir la propreté primitive du tissu, sans l’altérer. On reconnut de bonne heure que les cendres des végétaux, malaxées avec l’eau, lavaient parfaitement les fibres végétales et qu’en particulier, les résultats étaient excellens avec le résidu de l’incinération de certaines plantes maritimes des bords de la Méditerranée. L’élément actif résultant de la combustion était ce que toutes les ménagères connaissent et emploient sous le nom de « soude, » de