Si la vanité exagérée, s’alliant à la faiblesse de la volonté, marque sans faute une vie humaine du sceau de la versatilité maladive, ces deux dispositions imposent d’ordinaire en outre, à celui qui en est affecté, le supplice de tous les instans qu’on nomme la timidité. Lorsqu’en effet, à la fois débordante et aveugle, la personnalité d’un égoïste se sent pourtant enfermée par les habitudes sociales dans une prison d’indifférence et d’hostilité où elle se blesse partout aux murailles ; lorsque cette personnalité, faible autant que présomptueuse, se reconnaît dépourvue de la force nécessaire à saper ces obstacles, ou de la patience propre à les tourner insensiblement, il arrive qu’elle préfère enfin se retirer sur soi-même, épuisée par les chocs qui l’ont mainte fois meurtrie. Alors, son imagination travaillant sur tant de sensibles défaites, le timide se diminue à l’excès par une réaction douloureuse, jusqu’à ne plus revendiquer dans la société
- ↑ Voyez la Revue du 15 janvier.