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de légères retouches ; mais elle est bien, et elle restera le dernier chant, définitif, et non le moins émouvant, de la grande épopée.

Napoleons Untergang fait partie d’une histoire générale de la guerre de 1813-1815, que publie la librairie Mittler und Sohn de Berlin, en vue de la célébration du centenaire de cette guerre, « la Guerre de la délivrance, » et qui comprendra quatre ouvrages séparés : — I. La campagne de 1813 jusqu’à l’armistice ; — II. La campagne d’automne de 1813 ; — III. La campagne de 1814 ; — IV. Enfin, Napoleons Untergang. L’auteur de ce dernier ouvrage est le général-major von Lettow-Vorbeck, dont on possédait déjà une histoire d’une grande vérité sur 1806-1807, et une autre œuvre très appréciée faisant bien ressortir la méthode de Moltke pendant la guerre de 1866.

Dans la préface de son Napoleons Untergang, Lettow insiste sur la nécessité de mieux montrer la grandeur des efforts de l’armée prussienne en 1815. A son avis, les ouvrages parus jusqu’à ce jour sont incomplets à cet égard. Les Anglais ont tout naturellement cherché à mettre en relief la gloire du duc de Wellington et de son armée. Les auteurs allemands ne sont pas exacts dans leurs appréciations sur les actes des généraux prussiens. Ils attribuent une trop grande influence sur les événemens au major général Gneisenau, au détriment du maréchal Blücher. Wellington est généralement bien apprécié au point de vue de la confraternité des armées, mais pas assez à celui du rôle d’homme d’État qu’il menait de front avec ses fonctions de chef d’armée. Napoléon a été critiqué par presque tous les écrivains. On lui reproche d’avoir commis des fautes en 1815, d’avoir pris des mesures difficiles à expliquer. Et cependant, la même manière de faire, les soi-disant fautes, les mêmes mesures inconcevables se trouvent dans ses campagnes de 1806-1807. Mais alors, ajoute Lettow, elles ont passé inaperçues, couvertes qu’elles étaient par de brillans succès. Lettow ne croit pas à l’amoindrissement des facultés intellectuelles et physiques de Napoléon en 1815.

Il termine sa préface en remerciant les administrations des archives allemandes qui ont facilité ses recherches. Le grand état-major prussien a mis à sa disposition un exemplaire de la carte de Capitaine qui, en 1815, a servi à Napoléon, comme aux chefs des armées alliées. — La reproduction de cette carte est