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statuts conformes à la loi du 1er avril 1898. Ils ont créé une mutualité semblable aux 20 000 mutualités régies par cette loi, mais adaptée aux avantages spéciaux qu’on en veut tirer.

Société autonome et laïque… Laïque ! Pourquoi ce mot effrayerait-il quand il peut faire du bien ? Quand il peut surtout être mis au service de la religion en assurant ce qu’il y a d’humain en ses ministres, la misère et la fragilité de leur existence, contre les conséquences des infirmités et de la vieillesse ? Société ayant un conseil d’administration, chargé de la gestion de toutes les affaires sociales, et des assemblées générales ratifiant les décisions prises en tranchant souverainement les questions posées.

Le but de l’association peut être double :

1o Constituer pour ses sociétaires participans, qui ne pourront être que des prêtres, des pensions de retraites garanties.

2o Accorder des allocations renouvelables et des secours d’invalidité.

On pourra y ajouter la création d’une maison de retraite pour les ecclésiastiques âgés ou infirmes. Il n’y aurait d’ailleurs aucun inconvénient à ce qu’une telle société étendît son champ d’action.

C’est ainsi qu’elle pourrait accorder aux prêtres malades des indemnités leur permettant de se procurer les soins médicaux et les médicaments nécessaires ; que des secours pourraient être alloués aux ecclésiastiques en cas de gêne momentanée ; que les frais funéraires des associés seraient à la charge de la société,… etc.

Toutes les combinaisons offertes par la loi du 1er avril 1898 seraient à la disposition de telles sociétés. Mais il est évident que la question des retraites se présente comme très urgente et devrait être envisagée en premier lieu.

Ces pensions de retraites garanties seront obtenues à l’aide des cotisations personnelles des participans inscrites à capital réservé à la société sur les livrets de la Caisse nationale des Retraites pour la vieillesse[1]. Rien n’empêche actuellement un

  1. Il ne faut pas confondre cette institution avec la Caisse nationale des retraites ecclésiastiques dont nous ne nous occuperons plus dans cet article. La Caisse nationale des retraites pour la vieillesse est celle à laquelle nous avons fait allusion à la sixième page de cet article. Elle possède aujourd’hui plus de 2 450 000 déposant, a reçu 1 298 345 461 francs, paie pour 36 622 000 francs de rentes et a remboursé après décès 315 891 000 francs.