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LES
RETRAITES ECCLÉSIASTIQUES

LA MUTUALITÉ SACERDOTALE


I

Ce n’est pas une nouveauté au point de vue ecclésiastique que de s’occuper de pensions. Elles étaient fréquentes dans l’organisation du clergé sous l’ancien régime. Leur origine serait même fort lointaine, aussi lointaine que celle des Bénéfices dont elles étaient tirées.

Le premier exemple qui ait été conservé semble remonter en 451. À cette époque, le concile œcuménique de Chalcédoine déposa l’évêque d’Antioche, nommé Domnus. Maxime, son successeur, demanda que Domnus pût jouir pour son entretien d’une partie des revenus de l’église d’Antioche. Les Pères du Concile et les magistrats séculiers louèrent fort cette conduite et laissèrent à Maxime le soin d’accorder ce qu’il jugeait utile pour la « nourriture » de Domnus.

Mais, dès le VIIe siècle, l’usage des pensions prit une tout autre tournure et engendra les plus crians abus.

Chaque église, en effet, avait des revenus temporels, elle possédait des Bénéfices. Or, il arriva que certains curés au lieu d’exercer leur ministère, ou obligés de s’absenter de leur église pendant un temps plus ou moins long, chargèrent un autre prêtre de leur office. Une telle suppléance était assez recherchée ; elle entraînait naturellement la jouissance des revenus