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UN
VOYAGE À SPARTE


III[1]


XI. — LE CHEVAL AILÉ SUR L’ACRO-CORINTHE


Le long de la côte, en vue de Salamine, je vais par le chemin de fer d’Éleusis à Mégare et jusqu’à Corinthe.

Des champs d’une orge médiocre, quelques chevaux épars, un bois d’oliviers, ou, comme nous dirions, un verger auprès de la mer. Seules, les montagnes dénudées, à formes pleines, sévères, gracieuses donnent sur tous les horizons la marque grecque. Leur élégance et leur dignité pourraient tout de même ennuyer, par un temps couvert. C’est un paysage peu nouveau, une route de notre Provence maritime.

La route de la Corniche devait être quelque chose d’analogue avant que les rastaquouères du monde entier nous forçassent à grouper dessus des idées communes. Ici du moins nulle architecture prétentieuse, nulle végétation exotique. Des herbes sauvages parmi des pierrailles, et, sur des terres mêlées de rose, d’immobiles petits vieux oliviers. Cette monotonie du sol, avec la double monotonie de la mer et des montagnes, a la beauté des espaces pleins en architecture qui laissent d’autant mieux chanter le motif principal.

Le motif principal, en Grèce, c’est toujours la lumière. Qui

  1. Voyez la Revue des 15 novembre et 1er décembre.