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L’ÉQUILIBRE POLITIQUE
ET
LA DIPLOMATIE


La guerre russo-japonaise est heureusement terminée, mais les désastres qui en ont signalé le cours, avec perte d’innombrables vies humaines et destruction de richesses privées et publiques, ne sont pas restés sans effet sur l’opinion de tous les pays. On a éprouvé plus que jamais le désir d’un développement pacifique des sociétés modernes, et les penseurs sincères, aussi bien que les publicistes occasionnels, se sont remis à l’étude dos moyens d’atteindre ce but.

Il n’y a pas lieu de s’arrêter aux propositions, peu désintéressées peut-être, de ceux qui ont cru pouvoir profiter de l’occasion pour combattre l’idée même de la patrie, ou proclamer l’avènement de la fraternité universelle, lorsque les classes laborieuses dirigeront dans tous les pays le sort des gouvernemens. Comme si ce n’était pas dans ces milieux mêmes que surgissent le plus souvent les conflits et les bagarres, où les intérêts individuels et collectifs trouvent à leur service des forces brutales à peine modérées, et rarement retenues, par la raison et l’éducation !

C’est surtout dans les élémens nouveaux apportés à la direction des relations internationales par la Convention de La Haye