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que 800 ; les « battage, effilochage, affinage » que 700 ; la « foulerie d’étoffes et de bas » que 300. Pour la soie, le « dévidage, » le « cannetage, » le « pliage » occupent 100 000 personnes, la « filature » 14 400, le « moulinage » 18 100, le « tissage » (avec la fabrication des couvertures de soie, de filoselle, de satin) 75 100 ; mais la « peignerie ou carderie de bourre de soie » n’en occupe que 1 100 ; la « fabrique de soie à bluter » que 600 ; le « tirage, le polissage, » que 200.

Au total, 200 000 personnes pour la laine, 136 000 pour la soie, plus d’un tiers des 900 000 ouvriers et ouvrières qui vivent de l’industrie textile et qui représentent 14,17 pour 100 de la population industrielle active ; groupe si considérable qu’il n’est primé que par celui que les statistiques officielles désignent sous le nom de « travail des étoffes, vêtement, » et qui représente, lui, 20,47 pour 100 de cette population : quand bien même l’art de la laine et de la soie, Roubaix, Sedan, Reims, Elbeuf et Lyon, n’auraient pas porté aussi loin ni aussi haut le renom de la fabrique française, quand bien même tant d’honneur ne s’y attacherait pas, il s’y attacherait tant d’intérêt qu’à ces études sur le travail dans la grande industrie, quoiqu’elles ne puissent tout embrasser, il manquerait sûrement quelque chose, si l’ouvrier de la laine et l’ouvrier de la soie en demeuraient tout à fait absens.


I

Cependant l’ouvrier de la laine n’y paraîtra, pour l’instant, que d’assez loin, ou n’y passera qu’assez vite. En effet, je ne voudrais pas prendre toujours mes exemples dans le même milieu, ni peindre toujours le même pays, de crainte de n’avoir, en des occupations diverses, qu’un seul homme que la même race, en dépit de ce qu’il fait, a fait incorrigiblement ce qu’il est. Or, pour la laine comme pour le lia et pour le coton, le Nord affirme sa suprématie, en la poussant parfois presque jusqu’au monopole. Sur 100 personnes employées aux mêmes travaux dans la France entière, ses « tissages de laine et fabriques de lainage » en fournissent 47 ; ses « cardages, peignages et filatures » 51 ; ses fabriques de nouveautés, laine, drap 99 ; outre les 87 pour 100 qu’occupent ses peignages qui ne sont que des peignages, sans cardage ni filature, et les 89 pour 100 qu’occupent ses fabriques