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LES TRANSFORMATIONS
DE
LA LANGUE FRANÇAISE
AU XVIIIe SIÈCLE

Ce sont deux livres tout à fait intéressans l’un et l’autre que celui de M. F. Gohin, sur : Les transformations de la Langue française de 1740 à 1789 [Paris, 1903, Belin frères], et celui de M. Alexis François, sur : La grammaire du Purisme et l’Académie française au XVIIIe siècle [Paris, 1905, Société nouvelle de librairie et d’édition]. Le titre du premier promet un peu plus qu’il ne tient, et sous le nom de « transformations de la langue, » M. F. Gohin n’a guère étudié que l’enrichissement, ou l’accroissement du vocabulaire au XVIIIe siècle. C’est quelque chose ! Mais la transformation de la langue est autre chose, dont M. F. Gohin n’a vraiment parlé que dans les quelques pages qu’il a consacrées à l’étude particulière de la langue, et du style de Rousseau et de Bernardin de Saint-Pierre. Au rebours, le titre du livre de M. Alexis François est trop modeste, et la vraie question qu’il y traite, ou du moins la question que ses recherches éclairent, — car il a le tort d’en avoir voulu traiter trois ou quatre à la fois, — c’est précisément celle de la transformation de la langue. Si la question de la transformation de la langue enveloppe en effet : la question de la « grammaire du purisme, » elle la dépasse ; et, — on voudra bien, en un tel sujet, nous pardonner ce