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Il a été bien entendu que ses articles lui seraient payés sur le pied de 5 francs la page. Il peut en faire le compte lui-même, et le Mémorial en acquittera le montant à la personne que vous désignerez à Paris.

Vous pouvez acquitter vingt-cinq messes à mon intention.

L’œuvre dont je vous parlai à Lyon, et qui se développe peu à peu, exige ma présence ici ; de sorte que je ne puis songer en ce moment à aucun voyage. Je serais pourtant bien heureux de vous voir. Priez pour moi, mon excellent ami, et veuillez offrir mes respects à M. Bétemps. Tout à vous, de tout mon cœur, et à jamais.


1830


A la Chênaie, le 3 mars 1830.

J’ai reçu, mon excellent ami, votre petite lettre du 20 février, et j’ai pris note des trente-quatre messes que vous vous chargez de faire acquitter. Mille remerciemens pour les exemplaires vendus.

Puisque votre éloge historique sera enrichi de nouveaux documens, je me console du retard qu’éprouve sa publication. Quant à moi, je me borne à rassembler des matériaux d’un autre genre, sans bien savoir encore l’usage que j’en ferai. Le moment de parler de nouveau ne me paraît pas encore venu. Il n’y a rien d’assez déterminé dans la situation actuelle des choses. Et puis je vous avoue que je suis las de me mettre en avant et de souffrir persécution pour des gens qui, non seulement vous abandonnent, mais qui se joignent aux persécuteurs. On ne saurait défendre ceux qui ne se défendent pas eux-mêmes, et qui semblent ne vouloir pas être défendus. Jamais plus heureuse occasion ne s’était offerte d’abattre l’erreur et de ramener l’Europe catholique à une parfaite unité. Qu’a-t-on fait ? On a connivé à toutes les faiblesses, on a ménagé tous les préjugés, de sorte qu’aujourd’hui c’est au nom de Rome qu’on enseigne les doctrines que Rome a réprouvées, et qu’on interdit les prêtres dociles à ses enseigne mens, comme cela se fait en ce moment dans le diocèse de Saint-Brieuc. Voilà où nous en sommes. Mais il y a plus. Les nonces mêmes du Saint-Siège se font les fauteurs du gallicanisme. Ostini ayant passé quelque temps à Marseille, où il était venu s’embarquer pour le Brésil, a mis à profit son séjour dans cette ville dont l’évêque est excellent, pour corrompre de son