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l’avenir éclaircira tout, et il est vraisemblable que les questions qui doivent, à ce qu’on dit, être soumises à la sagesse de nos législateurs, ne tarderont pas à être discutées publiquement.

Je ferai votre commission pour le comte Oppizoni. J’attends mon frère dans quatre jours, et je vous remercie en son nom des indulgences que vous avez obtenues pour ses petits Frères[1]. Rappelez-moi, je vous prie, au souvenir des personnes que j’ai eu l’honneur de voir chez vous, particulièrement de M. le curé de Chêne, et de MM. vos vicaires. Je suis avec un bien sincère attachement tout à vous en N. -S.


Paris, 22 octobre 1824.

Votre lettre de Turin, mon cher et respectable ami, m’a fait un extrême plaisir, et parce que c’était une lettre de vous, et parce qu’elle me donne l’espoir que vous serez bientôt au terme de vos fatigues. Je me suis occupé de suite des commissions que vous me donnez : et d’abord, M. de Mellerio a été abonné au Mémorial. Cet abonnement, joint à celui du comte Oppizoni, s’élève à 80 francs dont vous déduirez les 15 francs que je vous dois pour votre dépense de Rome. Quant aux circonstances particulières de la conversion de La Harpe, il sera, je crois, difficile d’obtenir des notes de Mme de Talaru[2] ; je l’essaierai cependant, et si je puis en obtenir, je vous les enverrai sans retard.

Je pense comme vous que le travail de Mlle C… vaudrait mieux que tout le reste ; mais il serait fort à désirer qu’il ne tardât pas beaucoup à paraître. Je vois peu de jour à la réussite de l’affaire dont je vous avais entretenu à son sujet.

Mon frère est venu me rejoindre ici. Il repart dans quelques jours pour la Bretagne, et je le suivrai de près. Ma fortune ne me permet pas d’avoir un établissement ici, et d’ailleurs je ne sais trop quel bien on pourrait y faire. En deux mots, tout va de mal en pis. Les détails ne finiraient point : vous les devinerez en partie, et je ne voudrais pas les confier à une lettre. Que Dieu conserve son Eglise ! L’homme dont vous avez à vous plaindre

  1. Les Frères de l’Instruction chrétienne, dont l’Institut avait été fondé par l’abbé Jean à Ploërmel.
  2. La Harpe, incarcéré an Luxembourg avec la comtesse Stanislas de Clermont-Tonnerre, depuis remariée au marquis de Talaru, s’était brusquement converti, et les témoignages les plus autorisés attribuent cette conversion à l’influence de Mme de Clermont-Tonnerre. « Elle avait, en prison, converti M. de La Harpe, » nous dit Chateaubriand dans ses Mémoires (éd. Biré, t. II, p. 308) ; voyez aussi la Vie de M. Emery, par l’abbé Gosselin (t. I, p. 130).