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LE
MARIAGE DE LAMARTINE

LETTRES DU POÈTE Á SA FIANCÉE[1]

Lamartine était arrivé à Paris le 20 décembre 1819. Pendant les quelques mois qu’il y passera, il obtiendra enfin l’accès de cette carrière diplomatique, à laquelle il va consacrer dix années de son existence, et il deviendra l’auteur des Méditations. C’est assez dire l’importance qu’aura pour lui ce séjour. Pourtant, sur cette période de sa vie nous avions peu de renseignemens contemporains et directs, les seuls qui aient une valeur décisive, quand il s’agit d’un poète qui ne sut jamais se souvenir qu’à travers son imagination. La Correspondance générale de Lamartine présente une interruption, qui va du 10 décembre 1819 au 23 mars 1820 ; le Manuscrit de ma mère s’arrête au 6 janvier 1820, pour ne reprendre qu’au 3 juillet de la même année. Les lettres à la fiancée nous permettront de combler cette double lacune. Car, lorsqu’il n’avait ni le temps ni la force d’écrire à personne, Lamartine trouvait tout de même le moyen d’envoyer de ses nouvelles à la jeune fille, de la tenir au courant de ses démarches, de l’initier aux progrès de sa réputation mondaine, et de faire parvenir jusqu’à elle l’écho de « cette certaine rumeur sourde qui précède le mérite. » Elle est désormais sa meilleure confidente.

  1. Voyez la Revue du 15 août.