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L’ART DU MOYEN AGE
DANS
L’ITALIE MÉRIDIONALE[1]

DU IVe AU XIIIe SIÈCLE


I

A mesure que la vieille Europe, par les voyages et par l’érudition, reprend une conscience plus vive de son passé, l’on y constate mieux, durant tout le moyen âge, dans l’imagination des peuples et dans leurs arts, une persistance opiniâtre des traditions gréco-romaines et l’influence, toujours active, des relations internationales. Ces deux grands faits, dans leurs intermittences ou leur permanence, suivant les régions, décident et expliquent presque toutes les transformations, évolutions, renaissances, décadences, par lesquelles les arts directeurs, architecture, sculpture, peinture et tous leurs dérivés n’ont cessé de passer pendant onze siècles, depuis le transfert de l’empire à Constantinople (320) jusqu’à la prise de cette capitale par les Turcs (1453). Durant ces onze siècles, c’est presque toujours l’Orient qui exalte et domine les imaginations occidentales. Dépositaire fidèle des techniques de l’antiquité, héritier des traditions,

  1. Ch. Diehl, l’Art byzantin dans l’Italie Méridionale. 1 vol. in-8o ; librairie de l’Art. — E. Bertaux, l’Art dans l’Italie Méridionale, t. Ier de la fin de l’Empire Romain à la Conquête de Charles d’Anjou, 1 vol. in-4o, 1904 (A. Fontemoing). — A. Venturi, Storia dell’Arte Italiana, t. 1, II, III, 1900-1905 ; Milan (Ulr. Hœpli), etc.