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« La voie qui, je le crois, doit être suivie, et par laquelle, à mon avis, en faisant, de part et d’autre, preuve de bonne volonté, on peut arriver à une solution entièrement satisfaisante, est celle-ci :

« Ministre des Affaires étrangères commun, norvégien ou suédois, responsable devant les deux royaumes ou devant une institution commune.

« Service consulaire distinct pour chacun des royaumes, en établissant toutefois que les consuls, pour tout ce qui concerne les rapports avec les puissances étrangères, seront placés sous la direction et le contrôle du ministre des Affaires étrangères.

« Si, au cours des négociations, on pouvait trouver une autre forme pour la réglementation des questions unionnelles, tout en conservant la communauté dans la gestion et l’administration des Affaires étrangères, condition indispensable au maintien de l’union, je me déclare disposé à la prendre, elle aussi, en sérieuse considération. »

La Norvège vit là une espèce de manœuvre dilatoire ; elle tint bon et sur la question des affaires étrangères, et principalement sur la question des consulats, et avant tout sur son droit à régler elle-même et elle seule cette question, « réservée aux autorités d’État norvégiennes, » comme « étant en dehors de la communauté établie entre les deux royaumes par l’acte d’Union[1]. » Plus de négociations, et pas « d’autre forme de réglementation des questions unionnelles. » Une solution, tout de suite, et cette solution : création par la Norvège de consulats norvégiens. Cela fait, on avisera, mais cela sans délai ni atermoiement. « Le département est d’avis de ne pas entamer de nouvelles négociations au sujet des rapports unionnels avant que le service consulaire n’ait été institué. Alors seulement la confiance renaîtra ; c’est une condition indispensable à une discussion amicale et féconde sur des rapports unionnels difficiles et délicats à traiter ; le département pourra alors conseiller que des négociations soient entreprises pour organiser la direction des Affaires étrangères et de la diplomatie, pour examiner l’union existant en vertu de l’acte d’Union et les questions qui s’y rattachent.

« Le cas échéant, ces négociations devraient être conduites

  1. Réponse du gouvernement norvégien en Conseil des ministres combiné (25 avril 1905). Voyez Nansen, ouvrage cité, p. 91 et suivantes.