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LE
MARIAGE DE LAMARTINE

LETTRES DU POÈTE A SA FIANCÉE


C’est un roman que je vous conterai, pour vous amuser…
LAMARTINE.


Dans les papiers de famille conservés au château de Saint-Point se trouve une enveloppe qui porte cette suscription : Lettres de l’année 1820 sur mon marriage. L’écriture est celle de Mme Alphonse de Lamartine qui, à une date voisine de son « marriage, » était excusable d’orthographier encore les mots à l’anglaise. Des lettres contenues dans cette enveloppe, les plus nombreuses, les plus longues, d’une écriture fine, déliée et serrée, sont celles que le poète écrivit, durant des mois, et en grand secret, à sa future femme, depuis le jour où il lui déclara son amour, jusqu’à la veille de la cérémonie nuptiale ; on y a joint la lettre officielle par laquelle Pierre de Lamartine de Prat demanda pour son (ils la main de la jeune fille, diverses lettres écrites à cette occasion par le père et la mère du poète, et enfin, griffonnés sur d’informes bouts de papier ou sur de vagues dos de lettres, les brouillons où la future belle-mère de Lamartine, — qui tenait à se faire bien comprendre, — essayait le français de ses réponses. C’est tout un dossier qui ne pouvait être réuni que par Mme de Lamartine et où nous regrettons seulement de ne trouver aucune lettre d’elle.