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— Assurément il ne suffit pas, pour bien parler de Pascal, d’avoir vii et étudié son écriture ; mais il semble pourtant qu’à contempler ses brouillons, on entre mieux dans la familiarité de son génie et dans l’intimité de son âme.


II

Pour y mieux entrer encore, il ne sera pas inutile de se reporter aux principales études que, depuis une vingtaine d’années, on a publiées sur l’auteur des Pensées. La critique et l’histoire n’auraient aucune raison d’être si, en même temps qu’un témoignage souvent involontaire rendu sur lui-même par le critique ou par l’historien, elles n’étaient une contribution à l’intelligence de plus en plus approfondie et de plus en plus complète des grandes œuvres du passé. Or, sans parler ici des introductions, presque toutes intéressantes et souvent même très suggestives que les éditeurs dont il vient d’être question ont mises en tête de leurs éditions respectives, sans parler non plus des articles ou chapitres de livres récens qu’on a consacrés à Pascal[1], nous pouvons au moins retenir les livres proprement dits qui ont été écrits sur lui. Savans et poètes, lettrés et philosophes se sont tour à tour expliqués sur son compte. Il y a lieu de recueillir leurs dépositions.

  1. Signalons pourtant, parmi les plus importantes de ces études, outre l’article déjà cité, de Ravaisson, celui de Scherer sur la Religion de Pascal, écrit en 1887, à propos de l’Essai de M. E. Droz sur le Scepticisme de Pascal, et recueilli dans ses Études sur la littérature contemporaine (t. IX) ; celui de M. Brunetière, Jansénistes et Cartésiens, dans la Revue du 15 novembre 1889, et recueilli dans la 4e série de ses Études critiques ; celui de M. Rauh sur la Philosophie de Pascal, dans les Annales de la Faculté des Lettres de Bordeaux de 1891 ; le chapitre sur Pascal de M. A. Gazier, dans la grande Histoire de la littérature française, publiée sous la direction de feu M. Petit de Julleville à la librairie A. Colin, et, dans ses Mélanges de littérature et d’histoire (Paris, 1904, Colin), l’étude sur Pascal et Mlle de Roannez ; l’article de M. Lanson sur Pascal dans la Grande Encyclopédie, et, dans la Revue d’histoire littéraire de la France d’avril 1900 et de janvier 1901, ses deux articles sur les Provinciales et le livre de la Théologie morale des Jésuites, et Après les Provinciales ; le très curieux chapitre de Renouvier sur les Pensées de Pascal au XIXe siècle dans sa Philosophie analytique de l’histoire (t. IV, Paris, Leroux, 1897) ; l’étude extrêmement pénétrante de M. l’abbé Laberthonnière sur l’Apologétique et la Méthode de Pascal dans ses Essais de philosophie religieuse (Paris, 1903, Lethielleux) ; l’article de M. Lachelier intitulé Notes sur le Pari de Pascal, dans la Revue philosophique de septembre 1900 ; enfin, dans la Revue de Fribourg de février et mars 1904, les deux articles de M. Emile Faguet sur Pascal amoureux. — Ajoutons une assez curieuse brochure de M. Edmond Chamaillard sur la Poésie et les Poètes devant Pascal (Paris, 1904, Gougy), où l’influence de Corneille sur Pascal est fort nettement mise en lumière.